LA PENDAISON DES DEFROQUES DU CLOWN…

 

Un jour béni

Printemps refleuri

Comme certains oiseaux

J’ai changé

Changé d’amis (es), changé de nid

Moi

Histrion, bateleur de planches

L’âne souffreteux

Toujours debout.

 

Y avait un piton

Crochet oublié, inutile

Au ciel de ma chambre

Plutôt que de m’y pendre

Plutôt que d’en finir

Y perdre les années de ma vie

Sur un beau cintre de bois

J’y ai mis

Pendus mes « habits  de Lumière ».

 

Telles modestes parenthèses

Dos à dos, renvoyées

La redingote noire et rouge

Austère clown blanc

Et son double

La jaquette toiles bariolées

Auguste irrévérencieux, paillard

Battu par la vie

Autant que par les méchants.

 

Dans la vraie vie

Amuseur, regards tristes

Auxquels des deux

Va le plus mon attachement ?

Depuis ce jour de pendaison

Gaie et symbolique

Flottent devant mes yeux

Ces deux défroques

Veillant tendrement silencieuses

Sur mes terres, éclairant

Le chemin déroulé, en avant

De ma vraie vie.

 

Rémy Ducassé dit Erdé le 8  Décembre 2010 – revu et corrigé le 1 Avril 2015.

 

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     ET AUSSI OU ENCORE !!!

 

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A FEU DON QUICHOTTE…

 

A la demande d’une amie ici

J’fais tout mon possible

Mais l’Soleil n’en fait qu’à sa tête

A ce jeu c’est bien lui le plus fort

L’Soleil n’a pas de maître.

 

Comme Don Quichotte

Entre deux batailles

Face à des brasseurs de rien

Tant de « y a qu’a », tant de <<vrais cons>>

Jusqu’en mon tréfonds

Je me morfonds.

 

V’savez bien que même la Lune

Malgré tous ses efforts de séduction

N’a jamais pu, non jamais

Sauf dans les vers du poète

Les yeux d’un Pierrot mélancolique

Avoir le moindre p’tit rencart

Avec l’astre suprême.

 

Il en est même ainsi des êtres

Réels ou bien imaginaires

Comme des astres

De vrais désastres

Trop de rencontres improbables.

Don Quichotte se meurt

Trop combattu de moulins à vents…/

Pendant ce temps tant de dulcinées

Fatiguées se sont lassées

Toujours trop de moulins à vents

Trop de brasseurs de rien

Tant de « y a qu’a », tant de <<vrais cons>>

Pas assez de vrais meuniers

Et

Presque plus de grains à moudre.

 

Ca y est Don Quichotte est mort

Enième fois,

Assassiné par tous ces :

Brasseurs de rien

Ces « y a qu’a », ces <<vrais cons>>

Si vous l’aimiez

J’vous le demande

Portez son cercueil,

Avant de

Porter son deuil.

 

Trop tard !!

Jusqu’en mon tréfonds

Je me morfonds.

 

<<Pourtant j’suis un Soleil

Qu’aura bientôt rencart avec le sourire

De sa dulcinée, de sa vraie Lune>>.

 

Erdé, le 10 octobre 2010 - © Rémy Ducassé le 24 juillet 2013.